L’inflation en France, s’est accélérée à 4,8% en avril 2022 après 4,5% au mois de mars. De plus, cette situation ne risque pas de s’arranger car selon la dernière édition du rapport Commodity Markets Outlook, publiée par la Banque mondiale, les prix vont se maintenir à des niveaux historiquement élevés jusqu’à la fin de 2024.
Ainsi, selon la Banque mondiale, les prix de l’énergie vont probablement grimper de plus de 50% en 2022 avant de baisser en 2023 (-12,4%) et 2024 (-11,9%). Quant à ceux des biens non énergétiques, notamment les produits agricoles et les métaux, ils devraient augmenter de près de 20% en 2022, puis diminuer également au cours des années suivantes (-8,8% en 2023). Selon, Indermit Gill, vice-président de la Banque mondiale pour le pôle Croissance équitable, finances et institutions, ces phénomènes ont commencé à faire planer le spectre de la stagflation.
Dans le détail, en raison des perturbations du commerce et de la production consécutives à la guerre, le cours du pétrole brut (Brent) devrait atteindre une moyenne de 100 dollars le baril en 2022, ce qui correspond à son plus haut niveau depuis 2013 et à une augmentation de plus de 40% par rapport à 2021 (+136% par rapport à 2020. Il devrait baisser à 92 dollars en 2023, ce qui sera bien au-dessus de la moyenne sur cinq ans de 60 dollars le baril.
Les cours du gaz naturel (européen) devraient être deux fois plus élevés en 2022 qu’en 2021 (+962% par rapport à 2020), tandis que les prix du charbon devraient être 80% plus élevés (+311,2%), soit des sommets historiques dans les deux cas. Les cours du gaz naturel (européen) ne devraient baisser que de -26,5% en 2023 tandis que celui du charbon devrait reculer de -32%.
De même, les cours du blé devraient augmenter de plus de 40% et atteindre un niveau record en valeur nominale cette année, ce qui pénalisera les économies en développement qui dépendent des importations de blé, notamment en provenance de Russie et d’Ukraine. Les prix des métaux devraient pour leur part progresser de 16% en 2022 avant de s’atténuer en 2023, mais en se maintenant à des niveaux élevés.
Par ailleurs, les hausses des prix de l’énergie, amplifient celles des produits alimentaires. Ainsi, John Baffes, économiste senior au sein de la division Perspectives de la Banque mondiale, a précisé que la forte hausse des prix des intrants tels que l’énergie et les engrais pourrait provoquer une baisse de la production alimentaire, notamment dans les économies en développement. Aussi, il a rappelé que les marchés des produits de base sont soumis à une pression énorme, certains prix atteignant des niveaux inédits en termes nominaux.